dimanche 17 mai 2020

Entrouvert


Dans le cadre de WALL K       
Aurore Dal Mas et Sébastien Marcq m'ont demandé d'entrouvrir mon espace de travail...

Une partie de mon espace de travail actuel.

Un espace où je ne contemple pas les images mais où une part de moi est en rotation.

Une table de travail comme un autel.

Une lentille convexe qui accueille la lumière(1).
Une petite urne blanche avec une partie des cendres de mon père(2).
"jusqu'à l'os", un texte d'Aurore Dal Mas extrait de "Sans issue"(3).
De la vie(4)
Le déclencheur(7)
L'image absente, une quête de l'image ultime. En cours...(cf projet "WILL" sur lequel je travaille)(9)
Une charte gris belge d'un ciel d'ici(6).
Un portrait de ma mère
(5).
La chaise de la salle à manger d'une vie antérieure
(11). La vibration du son et de la lumière. La source(10).

Deux textes bibliques:
L'un à gauche,
"Et nous marchions autour de lui.
A chacun et à tous il est donné de tourner.
Celui qui ne va pas danser ignore ce qui arrive."
(8)

L'autre à droite"Tu ne feras pas d'idole ni une image quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, ou en bas sur la terre."(15)

Le portrait extatique(12).
L'extase vers un signe élémentaire, une étoile et/ou l'abandon de soi
(14).
Un basculement vers deux négatifs,
Un 4'x5' de presque rien
(16) et un petit négatif d'une reproduction d'une photographie(15).
La toute première photographie que j'ai prise quand j'étais enfant(18)

Un jour, j’ai su que c’était peut-être le dernier. J’en fis le constat. J’ai été amer de ne pas avoir une pensée ultime de ma vie. Elle aurait peut-être pu prendre la forme d’un mot ou d’une dernière image. J’en restais là.
Mes yeux se fermèrent. On m’ouvrit la poitrine. Une main y arrêta mon cœur, puis le fit rebattre.
A partir de cette renaissance, j’ai recherché une image ultime, celle qui contiendrait toutes les autres. Ce serait une image de l’univers plutôt que de mon univers, une dernière image qui serait aussi la première. Je la cherchais sans doute depuis toujours.

Cette utopie m’a conduit sur la voie symbolique de la lumière, des ondes, de la matière, là où s’effaceraient mots et représentations, sur le chemin d’une image perdue à recueillir, d’une dernière chose à transmettre, sur ce qui pourrait être le cœur de mon labyrinthe. Un testament, une volonté (en anglais, un mot associe les deux : "WILL"). Ce recueil remplacera ma tombe.
De l’utopie d’une image définitive à la réalité de la dernière image,je poursuis ce pèlerinage intellectuel et émotionnel de façon plus intense depuis ces quatre dernières années.J'ai autant l'impression de m'approcher du but que de m'en éloigner. Je vis mon labyrinthe.

Concernant plus précisement les images posées sur ce mur, sachez qu'il n'y en a presque pas chez moi si ce n'est dans ce petit espace de travail où elles se placent non pas pour ce qu'elles représentent vraiment mais plutôt pour leur capacités à embarquer mon inconscient. Elles ne constituent pas le travail en cours qui lui se construit ailleurs.
Je ne vois presque plus ces éléments pour ce qu'ils sont mais pour les portes qu'ils ouvrent sur d'autres espaces mentaux.Donc, cet accrochage je ne le vois pas comme une exposition même si Aurore et Sébastien m'ont pris au piège de partager cet espace que je qualifierais d'intime.
Il y a une circulation entre ces éléments et plus exactement une rotation dans le sens horaire (pour moi).C'est par exemple le cas des trois textes et de tous les autres éléments en fait. Cette circulation visuelle anime en moi les choses que je recherche c'est à dire celles qui la pluspart du temps glissent entre mes doigts.